Alternet - Mémoire de recherche en design sur les alternatives indépendants et la furtivité sur internet
Aujourd'hui, la quasi-totalité des services et objets que nous utilisons sont de près ou de loin rattachés à un acteur privé. On peut le voir dans l'actualité récente avec le scandale de l'affaire Pegasus, un logiciel espion commercialisé par NSO GROUP, spécialement conçu pour attaquer les deux systèmes d'exploitation téléphoniques les plus répandus, et mettre sous écoute des opposants politiques, des militants ou des journalistes. Le monopole d'utilisation détenus par ces services a ici constitué une faille et a permis la mise sous écoute de nombreuses personnes, faisant écho au scandale de Snowden et de la surveillance de masse de la NSA. Au travers de cette actualité se dessine l'un des risques que représente la centralisation dans l'usage de nos moyens de communication. Est-il vraiment pertinent de centraliser tous nos pouvoirs d'action entre les mains d'acteurs privés sous le prétexte d'une expérience d'usage plus fluide, créant une forme de facilité aliénante ? Cette centralisation a fortement impacté nos usages et nos compétences techniques ces 20 dernières années et nous a rendu tributaires de grandes organisations ayant pour principal but la rentabilité avant même l'innovation. Cette dépendance se manifeste notamment par la perte progressive de nos connaissances techniques liées à ces services qui opère alors une véritable annexion sur nos usages numériques. De ce fait, nous nous exposons au risque de la censure, des restrictions ou de la surveillance, que ces acteurs peuvent décider d'implémenter quand bon leur semble. En réponse à ce système prônant la transparence du “rien à cacher”, de nombreuses initiatives émergent sous la forme d'une contre-culture sous-jacente qui utilise le réseau de manière détournée. Tel un point opaque dans un système transparent, ces communautés utilisent le web d'une manière différente, plus discrète et cryptique, à des fins diverses. Dans ce mémoire qui constitu mon premier pas dans l'envers du numérique, j'ai voulu bifurquer du chemin balisé par les GAFAM pour explorer les initiatives alternatives et indépendantes, et comprendre leurs motivations, leurs projets et tenter d'apporter ma pierre l'édiffice de ce monde décentralisé et open-source. Durant ma recherche j'ai essayé de developper des outils de compréhensions techniques pour explorer ce que je défini comme l'ALTERNET.